Lalesh. Mercredi 14 Avril 2021 est la date de la nouvelle année chez les yézidis. Les Yezidis, dont le berceau historique est la Haute Mésopotamie (l’actuel Irak, Syrie, Turquie Anatolienne), suivent aujourd’hui leur ancienne tradition religieuse, venue de Mésopotamie, et célèbrent la nouvelle année au printemps, un Mercredi d’avril (Charshema Serê Salê), et l’associent à l’éveil de la nature avec l’arrivée du printemps. Parallèlement à cela, nous célébrons également, comme le monde entier, la fête du nouvel an mondial du 1er Janvier et l’acceptons comme une fête laïque. Pour les yézidis, c’est une fête laïque sans composante religieuse contrairement à Çarşema Sersalê.
Chaque religion a son propre calendrier selon lequel ils conservent leur chronologie et célèbrent leurs fêtes, y compris le nouvel an. Il y a un nouvel an juif (Rosh Hashanah, célébré au plus tôt en septembre et au plus tard le 5 octobre); il y a le nouvel an chinois (fin février); nouvel an iranien (Nouruz, 21 ou 22 mars), etc.
La célébration de la nouvelle année est l’une des fêtes les plus anciennes de l’humanité. Sur le globe, il est célébré de différentes manières et à des moments différents. Cependant, ces célébrations ont une caractéristique commune – au nouvel an, l’ancien monde se termine et repart avec toutes les mauvaises choses qui s’y trouvaient, et un nouveau monde est né pour le remplacer. La tradition de célébrer le nouvel an est née dans un passé profond et est associée à l’apparition chez une personne de la nécessité d’un renouvellement périodique du monde.
La célébration du nouvel an, remonte à la Mésopotamie au troisième millénaire avant notre ère. Dans cette région du monde, le nouvel an était célébré lors de l’équinoxe de printemps (en avril), beaucoup de légende existent à ce sujet.
Au IIIe siècle ap. JC, les historiens chrétiens ont considéré le 1er mars comme le début de l’année. En Angleterre, par exemple, le nouvel an a été célébré le 25 mars pendant très longtemps et c’est seulement au cours du 18ème siècle qu’on l’a déplacé au 1er janvier. En France de 420 à 752 ap. JC, le début de l’année était considéré comme le premier mars, et ce n’est que sous Charles IX (1563) que la nouvelle année commence le 1er janvier.
Bien que le début de l’année à partir du 1er janvier ait été établi par l’empereur romain Jules César (46 avant JC), la pratique est en fait très récente. Cette journée dans la Rome antique était dédiée à Janus – le dieu du choix et de tous les débuts. Le mois de janvier a reçu son nom en l’honneur du dieu Janus, représenté avec deux visages: l’un tourné vers l’avant et l’autre vers l’arrière. Le jour de l’an, il était d’usage de se faire des cadeaux: ils s’offraient des fruits, des dattes, des baies de vin et des pièces de cuivre.
Dans la Russie ancienne, la nouvelle année commençait en mars – le jour de la nouvelle lune pendant l’équinoxe de printemps (selon le calendrier julien). Et ce n’est que depuis 1700, après le décret de l’empereur Pierre Ier (20 décembre 1699), que le nouvel an en Russie a commencé à être célébré, comme dans d’autres pays européens, le 1er janvier. Depuis 1919, en Russie, la fête du Nouvel An est célébrée selon le calendrier grégorien. En 1936, en URSS, la célébration du nouvel an a pris une autre tournure et fut considérée comme une fête laïque (l’union soviétique laissait peu de place à la religion). Par conséquent, il a été célébré par tous les peuples – que ce soit les chrétiens, les musulmans, les juifs, les yézidis, les bouddhistes, etc.
Les yézidis restent donc une des plus ancienne, voir la plus ancienne communauté à encore célébrer la nouvelle année au printemps. Des festivités sont généralement organisés près des temples, notamment à Lalesh. Les gens allument des bougies et cela donne un très beau spectacle nocturne. Les festivités durent jusqu’à tard dans la nuit. Malheureusement, cette année, à cause des mesures sanitaires liées au Covid19, la célébration sera limitée aux seuls représentants religieux. Les yézidis célébreront donc leur nouvelle année en famille.
De la part de toute l’équipe ÊzîdîPress, nous vous souhaitons une excellente année et une bonne santé dans le contexte actuel.
ÊzîdîPress – Français – 13/04/2021