New-York. Son entrée en scène est spectaculaire et frappante. Sous une musique yézidie, le jeune boxer entre sur le ring. Il doit tout donner pour gagner car il n’est pas seul. Il y a toute une communauté qui est derrière lui : les yézidis.

Son parcours est riche et multiple. De l’Arménie à la France puis de la France aux Etats-Unis, ce jeune yézidi a su imposer son style, son image et ainsi faire la fierté de tout un peuple qui le soutient.

 

Yurik Mamedov avec ses trophées

Nous avons réalisé un entretien exclusif avec Yurik Mamedov, jeune boxeur yézidi pour lequel nous allons dresser un portrait sur ÊzîdîPress par un jeu de questions-réponses.

EP (ÊzîdîPress) : Yurik, qui êtes vous et d’où venez vous ?

YM (Yurik Mamedov) : Je m’appelle Yurik Mamedov, j’ai 29 ans et je suis jeune mirid yézidi (de la tribu des Ramoshi). Je suis originaire d’Arménie, j’y suis né et grandis durant mon enfance. J’ai ensuite émigré en France avec mes parents. Je suis arrivé en France en 2001 et j’y ai passé mon adolescence jusqu’en 2010. Ensuite, pour des raisons professionnels, je suis parti m’établir aux États-Unis, plus précisément à New-York. Aujourd’hui je passe ma vie entre New-York et Paris.

EP : Pourquoi la boxe ?

YM : Vous allez sans doute pas me croire mais à la base j’ai choisi la boxe pour simplement me défendre. C’est devenu une passion par la suite.

EP : Quelles ont été vos combats les plus importants ? Les plus marquants ?

YM : Alors il y en a beaucoup mais je vais distinguer deux catégories : en amateur et en professionnel.
En amateur :
– Champion de France
– Champion Golden Gloves
– Champion New York Tournament
– Champion PPB
En Professionnel : je suis, à ce jour à 13 combats gagnés conte 1 perdu.
– United States Boxing Fédération Champion
– WBA Fedecaribain Champion
– WBA Fedecentro Champion
– WBA FEDELATIN Champion

Yurik Mamedov

EP : Quels sont, selon vous, les secrets de la réussite ?

YM : Je pense que pour réussir il faux croire en soi, travailler dur et mener une vie d’athlète et discipliné. Il faut se donner à 100% à son sport. Cela demande beaucoup de sacrifices, il faut le savoir.

EP : Qu’est ce que vous a appris le sport dans la vie, plus particulièrement la boxe ?

YM : Le sport m’a permis d’avoir le contrôle sur moi, me dépasser dans l’adversité, mais également avoir confiance en moi, être débrouillard, respectueux et polis.

EP : Lors de vos combats, vous affichez fièrement le drapeau yézidi : pour quelles raisons ?

YM : Me battre pour les yézidis, c’est ma force, ma motivation mais également mon devoir en tant que représentant de cette communauté dans le monde du sport. J’essaie d’être un exemple pour nos jeunes, de ne pas oublier d’où je viens pour savoir où aller.

EP : Est-ce important pour vous d’afficher vos origines yézidis ?

YM : Être né yézidi est une force pour moi et donc je suis fier d’afficher mes origines.

EP : Quels conseils pour les jeunes et notamment les jeunes yézidis qui s’investissent dans le sport ?

YM : Mon conseil aux jeunes yézidis, ce serait de ne pas oublier d’où ils viennent car c’est leur force et leur foi les motivera de travailler dur pour rendre leurs parents fiers et de créer un meilleur avenir pour leur famille.

EP : Comment voyez vous l’avenir ?

YM : Je ne suis pas devin et serais donc incapable de prédire l’avenir mais mon objectif est de devenir la meilleure version de moi-même chaque jour et d’aller le plus loin possible dans la boxe pour représenter au mieux la communauté yézidie dans le monde.

EP : Le mot de la fin ?

YM : Tous les yézidis doivent être plus solidaires et se respecter entre eux avant de demander le respect aux autres. Il faut, je pense, travailer dur sur nous-mêmes en premier lieu avant de juger les autres et cela, peu importe que l’on soit yézidi d’Arménie, de Russie, d’Irak, de Turquie, etc… Nous sommes tous yézidis et pour résister il faut être réunifié. Biji Êzdîxan !

Un grand merci à Yurik Mamedov d’avoir accordé son temps à l’équipe ÊzîdîPress.
Nous lui souhaitons plein de réussite pour sa carrière de boxeur.

ÊzîdîPress – Français – 12/04/2021