Un Procès Historique pour les Yézidis
ÊzîdîPress – Paris, 10 octobre 2024
Un procès pour génocide et crimes contre l’humanité a été ordonné à Paris contre le jihadiste français Sabri Essid, présumé mort en Syrie. Cette décision offre un espace de justice aux victimes yézidies, notamment quatre femmes et leurs sept enfants, qui ont subi des atrocités indicibles aux mains de l’État islamique (EI) entre 2014 et 2016.
Un Génocide Reconnu
Les juges d’instruction du pôle crimes contre l’humanité du tribunal de Paris ont conclu que les actes commis par Sabri Essid étaient en parfaite cohérence avec la politique génocidaire de l’EI. Cette politique légitimait l’achat et la revente de femmes et d’enfants yézidis, leur enfermement, et leur réduction à un statut servile, accompagnés de viols répétés et de traitements inhumains.
Un Espoir pour les Victimes
Ce procès est un signe d’espoir pour les victimes yézidies, qui ont été privées de leurs droits fondamentaux en raison de leur appartenance à cette communauté. Les Yézidis, adepte d’une religion millénaire, ont été la cible de massacres, d’enlèvements, et de réduction en esclavage par l’EI.
Une Justice Nécessaire
Pour Me Clémence Bectarte, avocate des parties civiles, cette décision marque l’aboutissement d’un travail judiciaire entamé en 2016 par la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH) et l’ONG Kinyat. L’objectif est de qualifier les crimes commis par l’EI à l’encontre des Yézidis comme des crimes internationaux, et non uniquement comme des actes de terrorisme.
Un Message Fort
Ce procès envoie un message fort aux auteurs de ces crimes et à la communauté internationale. Il rappelle que les justices nationales, dont la justice française, sont aujourd’hui le seul espace de justice disponible pour les victimes yézidies, en l’absence d’enquête devant la Cour pénale internationale.
Ce procès historique est une étape cruciale vers la reconnaissance des souffrances endurées par les Yézidis. Il offre une lueur d’espoir pour les victimes et leurs familles, tout en rappelant à la communauté internationale l’importance de la justice et de la mémoire dans la lutte contre les crimes de masse.