A peine quelques heures suite au second cessez le feu annoncé par l’Arménie et l’Azerbaïdjan, les deux pays s’accusent mutuellement de l’avoir brisée. Ce second cessez le feu était sensé entrer en vigueur dimanche 18 octobre à minuit. Tout comme le premier, il n’aura jamais eu lieu. « La République d’Arménie et la République d’Azerbaïdjan sont convenues d’une trêve humanitaire à partir du 18 octobre à 00h00 heure locale », ont déclaré samedi respectivement les deux ministères des affaires étrangères des deux pays.

Aucun cessez le feu efficace depuis 1991.

Après plusieurs jours de silence, la Russie, puissance importante dans la région, avait réussi à obtenir un premier cessez le feu depuis la reprise des hostilités entre Erevan et Bakou le 27 septembre 2020. Tout le monde a salué ce premier geste en faveur de la paix depuis la reprise très intense des violences. Mais cette lueur d’espoirs fut très brève. En réalité aucun cessez le feu n’a été respecté sur le terrain, selon le porte parole du gouvernement arménien, « des tirs ont repris côté azéris » quelques heures après la signature de ce premier cessez le feu. Ce fut le même constat pour le second qui était sensé permettre aux secours de récupérer les corps et procéder aux échanges de prisonniers.
Pourtant même le président français Emmanuel Macron avait de son côté « salué » samedi soir cette trêve humanitaire dans un communiqué. « Ce cessez-le-feu doit être inconditionnel et strictement respecté par les deux parties. La France y sera très attentive et restera engagée pour que les hostilités cessent durablement et que des discussions crédibles puissent rapidement s’engager ». Que fera la France suites aux multiples échecs des cessez le feu ? Pourra-elle intervenir alors que son allié de l’OTAN, la Turquie participe activement à ce conflit aux côtés de l’Azerbaïdjan ?

Une guerre de propagande

Ce conflit se joue aussi sur les médias et notamment sur la diffusion de fausses informations. En effet, l’Azerbaïdjan refuse de communiquer sur le nombre de ses pertes en Hommes et en matériels, alors que l’Arménie de son côté les minimise et accentue ceux de l’adversaire.
Beaucoup de fausses informations circulent sur les réseaux sociaux concernant la prise ou la perte d’une ville ou d’un territoire. Ce que l’on peut dire c’est que Bakou a récupéré quelques territoire et en a perdu d’autres ce qui complique encore plus cette guerre. Officiellement, l’Arménie déclare 700 soldats perdus et 50 000 à 70 000 civiles déplacés.

L’Arménie peut compter sur sa diaspora.

La diaspora arménienne est historiquement très active. Son soutien à l’effort de guerre est considérable pour l’Artsakh. Dans cet effort, nous pouvons noter également la participation des yézidis issus de l’ancien bloc soviétique que constituait l’Arménie. En effet, des collectes ont ainsi été mené dans différents pays et notamment en France. Les sommes peuvent varier mais, en moyenne, chaque ville a récolté environ 20 000 euros qui sont soit utilisés pour acheter du matériel soit sont directement envoyés en Arménie. La participation des yézidis qui vivent en Arménie est aussi a noter car ils ont pu former des régiment de soldats uniquement composés de yézidis volontaires.

Aujourd’hui la crainte de la communauté internationale c’est justement l’internationalisation de ce conflit. En effet, la Turquie soutient ouvertement son « pays frère » l’Azerbaïdjan, alors que l’Arménie possède une alliance militaire avec la Russie et le soutien de la France. En cas de débordement, le jeu des alliances pourrait faire basculer ce conflit au plan mondial.

ÊzîdîPress 19 Octobre 2020.

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