Shengal (Irak) – Hier les commandants du YBS et HPS se sont rencontrés dans le temple de Sherfedin dans le but de discuter de la situation militaro-politique de la région. Shekh Khalaf et Haydar Shehso, les commandants du YBS et du HPS, ont coordonné les actions de leur factions, en vue de l’offensive imminente contre l’Etat islamique. Haydar Shesho a appelé à laisser ses différends de côté et à attaquer ensemble les djihadistes. La rencontre des commandants du YBS et du HPS inspire l’espoir pour le futur statut de Shengal et des tensions naissantes parmi les Yézidis des différentes factions.
Les tensions politiques dans la région, dont l’origine est le futur statut administratif de Shengal, pourraient se renforcer et se transformer en confrontations réelles entre le PKK (qui domine l’Ouest de la région) et le PDK (qui contrôle la partie Nord et Est de la région). Les Yézidis pourraient également se voir être impliqués dans ce conflit. Plusieurs milliers de Peshmergas sont Yézidis et environ la moitié des forces du HPS ont prêté allégeance au PDK. De l’autre côté il y a environ 1500 Yézidis dans les rangs du PKK-YBS.
Hier, les premiers signes de l’escalade des tensions étaient déjà visibles. Les Peshmergas ont bloqué la route des combattants du PKK et du YPG qui arrivaient de Syrie, dans le but d’affaiblir leur influence. De leur côté les combattants du PKK et du YBS ont à l’Ouest bloqué la route aux Peshmergas. Après plusieurs heures de négociations, les deux factions se sont mis d’accord pour se céder mutuellement le passage sur les routes.
Tentant de rétablir son autorité parmi les Yézidis et de minimiser la prise de conscience grandissante des Yézidis de leur origine ethno-religieuse , le PDK utilise des méthodes brutales en exigeant des Yézidis de suivre aveuglement sous la forme d’ultimatum sa ligne politique. En avril 2015, sur les ordres des forces de sécurité du Kurdistan irakien, Haydar Shesho, l’un des leaders de la résistance yézidie à Shengal a été arrêté. Cet incident a provoqué un tollé chez les Yézidis, ce qui a obligé les autorités kurdes à libérer le commandant du HPS en lui imposant cependant préalablement leurs conditions. Sur les territoires du Kurdistan irakien, les représentants du PDK ont interdit le drapeau du Ezidxan.